Répercussions inattendues de la gratuité des soins décrété il y a de cela quelques mois par le ministère de la santé publique dans quelques structures sanitaires de la zone de santé de MUTWANGA, en vue de briser la barrière financière qui pourrait empêcher la population de se rendre au centre de santé pendant cette période où la province du Nord-Kivu est confrontée à une épidémie d’Ebola.
“Depuis que les soins de santé sont gratuits, il faut des heures pour être reçu par un des médecins, on peut arriver à 8 heures du matin avec un enfant gravement malades mais il ne sera pas soigné avant l’après-midi, quelques soit la gravité de son cas.” A-t-elle indiqué sous anonymat, une femme rencontrée dans l’une des structures publiques de l’entité.
En discutant avec les prestataires de santé, cette situation serait dûe par le fait que, ces derniers ne reçoivent plus de motivation régulières depuis que les soins de santé ont été déclarés gratuits. Cette motivation leur était versée directement par la structure sanitaire grâce aux frais que payaient les patients lors des consultations ou des soins.
Surchargés et privés d’une partie de leurs revenus, les prestataires ne sont plus motivés pour travailler à leur dévouement idéal. Ils laissent les patients attendre pendant des heures avant de les prendre en charge, les habitants de la cité frontalière de KASINDI-LUBIRIHA sont victimes et surtout les enfants souffrent de ces pratiques et sont souvent pris en otage.
Plus grave encore, alors que les structures sanitaires ont été approvisionnées en médicaments par le gouvernement de la République Démocratique du Congo et ses partenaires, la population manque de médicaments. Alors qu’ils devraient être disponibles et gratuits, les agents de santé déclarent ne pas en avoir c’est donc une véritable cacophonie.
Paul Zaidi
