Covid-19 : Filimbi alerte sur le fonctionnement des bars et autres restaurants de fortune sans aucune restriction (communiqué)

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Dans le cadre de notre campagne de sensibilisation de proximité lancée à Kinshasa, Mbandaka, Mbuji-Mayi, Kananga, Lubumbashi, Kisangani et Matadi, le 04 avril 2020 nous nous sommes rendus au camp Lufungula à Kinshasa afin d’y sensibiliser les policiers ainsi que leurs familles. Après avoir échangé avec les chefs de quartiers et le commandant du camp, nous leur avons remis symboliquement des seaux, du savon et du gel hydroalcoolique. Ensuite, munis de nos porte-voix, nous avons sensibilisé les milliers de résidents du camp à travers les principales avenues, et y avons distribué des messages reprenant les gestes préventifs pour se prémunir de la maladie.

De notre visite, nous avons constaté ce qui suit :

Les conditions de vie des habitants du camp sont extrêmement misérables. Les « logements » sont dans un état de délabrement très avancé, et le niveau de promiscuité de ceux-ci est intolérable. L’accès à l’eau y est très difficile. Le camp dispose d’un nombre très limité de points d’eau qui sont pour la plupart assez éloignés des logements.

Une insouciance inquiétante de la grande majorité des personnes rencontrées qui ne reconnaissent pas l’existence de la maladie. Pour preuve, les bars et autres restaurants de fortune y fonctionnement sans aucune restriction.

A la date de notre passage, aucune action de sensibilisation n’avait été menée par les pouvoir publics dans ce camp qui comprendrait, selon le commandant, plus de 25000 concitoyens. Les informations (ci-dessous) qui nous parviennent sur la gestion et le déroulement du confinement de la commune de la Gombe sont particulièrement préoccupantes :

De ce que nous savons, le confinement en soi n’est qu’une partie des actions devant permettre de réduire la propagation du virus. Toutefois, son efficacité dépend d’un certain nombre de mesures additionnelles tel qu’un dépistage de masse des personnes se trouvant dans la zone confinée, ce qui n’est pas le cas dans la commune de la Gombe.

La police y a déployé 1200 hommes, répartis sur 22 points immobiles, 7 points avant-gardistes et mobiles et 5 points internes, pour un totale de 34 points, sans compter les agents de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), de la Police Militaire (PM) et de la Croix rouge. Bien que les rations alimentaires journalières soient minimalement assurées, la situation sanitaire des agents de l’ordre est déplorable et complètement inacceptable. Ces derniers opèrent sans aucune protection de base (masques, gants, etc.) et sans aucune protection contre la pluie alors que nous sommes en pleine saison des pluies. Cela les expose à un risque important de contamination, d’autant plus que la commune de la Gombe a été identifiée comme la première zone de contamination.

La gestion opaque et peu professionnelle des macarons d’accès par le Gouvernorat de Kinshasa rend quasi impossible l’identification et le contrôle des personnes qui sont habilitées à circuler conformément aux mesures arrêtées. Nous avons identifié plusieurs cas de commerçants, principalement d’origine indo-pakistanaise et libanaise, qui circulent sans aucune restriction et se rendent dans leurs différents points d’activité localisés dans les communes non confinées telles que Masina.

La fermeture totale de tous les points d’achat de produits alimentaires, associée à une interdiction totale de circuler, devrait être revue car il est difficile de constituer une provision suffisamment diversifiée d’aliments pendant une durée aussi longue que 14 jours. Au vu de ce qui se fait ailleurs, cette décision semble peu cohérente, d’autant plus qu’il est demandé aux citoyens de privilégier la consommation d’un certain type d’aliments afin de préparer le corps à faire face à une possible contamination.

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