Entrepreneuriat : Au Lualaba, les femmes de Kamoa mettent un pied dans la briqueterie

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Briquetier, métier traditionnellement reconnu aux hommes, les femmes de Kamoa au Lualaba, province minière en RDC bousculent les préjugés. Elles sont briquetières et vivent mieux. Kamoa, à 60 km de Kolwezi est un village minier du Lualaba d’environ 5 000 âmes où 19 femmes travaillent main dans la main dans Tujenge Coopérative (Tujenge,construire en swahili,Ndlr). Leur trouvaille : une briqueterie, activité reconnue “des hommes”.

Ce matin d’avril, elles s’affairent. Certains mélangent gaiement du sable,des graviers et du ciment qu’elles mettront dans des moules. La sueur dégouline sur leurs fronts. D’autres entassent des briques quand elles sortent de leur four industriel électrique, 5 minutes après. Ce sont des blocs de 15 cm de long et de 5 cm de large. “Nous fabriquons 1 500 briques par jour”, se réjouit Miriam L’usa kabange leur presidente.Une brique coûte 711 francs congolais (0,4$). De qualité, elles se vendent comme de petits pains. Des maisons sortent de terre grâce à ces briques. Le département social de Kamoa Copper qui a formé ses femmes a clôturé sa mine avec leurs briques.

Les briquetières de Kamoa à l’œuvre

Des femmes affranchies

C’est depuis 1 an et 9 mois que des femmes des villages environs de la mine de Kamoa ont décidé de se mettre ensemble. Si certaines vivaient des champs,d’autres travaillaient dans les mines. Pour les aider,cette entreprise leur a donné cette unité de production. “Je remercie beaucoup l’entreprise Kamoa parce que je passait mon temps dans le lavage des minerais avec les nombreuses risques que cela comporte pour ne rien gagner. Aujourd’hui,j’ai une vie économique stable, je viens à la rescousse de mon mari qui jusque là ne fait que le champ. Nous sommes autonomes sur le plan financier, les besoins familiaux sont bien comblés”, témoigne Francine Monga une briquetière

350$ par mois

En RDC, la briquetterie est une activité propre aux hommes. Ces 19 femmes ont bataillé dur pour changer la donne. “Des gens se moquaient de nous au départ mais nous avons resolu de faire quelque chose. A présent,nous sommes heureuses du fruit de notre travail”, lance Francine Monga très contente. Chaque mois, ces femmes atteignent jusqu’à 350$. Montant que peine à gagner plusieurs travailleurs au Lualaba, province minière dont Kolwezi,le chef-lieu est appelé capitale mondiale du cobalt. ”Cette activité de femme renferme des impacts positifs sur l’économie de la province parce qu’elles sont devenues de contribuables à la caisse de l’État”, loue Mathieu Kazembe, Ministre provincial de l’Économie, petites et moyennes entreprises. ”Elles font partie de la génération égalité où on trouve des femmes plus entrepreneurs que des hommes”, explique Ntambwe Lufungula,coordinateur provincial de la société civile forces vives qui demande aux autres femmes ”de combattre les préjugés et de faire comme celles de Tujenge”. Cette coopérative ambitionne faire mieux.

Sarah Katebe Eneka

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