Haut-Katanga : “La faiblesse de l’autorité de l’État à la base de la dégradation de la situation sécuritaire à Kasumbalesa” dénonce Justicia Asbl (communiqué de presse)

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JUSTICIA Asbl, une organisation de promotion et de protection des droits de l’homme et du droit humanitaire basée à Lubumbashi en République Démocratique du Congo, exprime ses vives préoccupations au sujet de la recrudescence de la situation sécuritaire suivie des échauffourées entre des militants de l’UDPS et JUNAFEC contre les éléments de la Police Nationale Congolaise causant plusieurs dégâts matériels et humains.

En effet, c’est depuis quelques semaines qu’une vidéo postée sur internet fait état d’un rassemblement organisé à l’intention des membres de l’UDPS par un militant de ce parti politique et dans laquelle il s’en prend verbalement aux autorités de la ville de Kasumbalesa et de la province du Haut Katanga. Il insiste même, en disant que seul le président de son parti, l’honorable Jean Marc KABUND A KABUND pourrait lui intimer l’ordre de dégager le check point installé dans la zone frontalière entre la RDC et la Zambie.

Selon des sources concordantes, c’est dans le couloir dit Bilanga, servant de passage clandestin des marchandises en provenance de Zambie, que l’UDPS et l’UNAFEC y percevraient irrégulièrement des taxes. Et que toutes les tentatives de délocalisation de ces check point installés par ces deux partis politiques dans cette zone se sont avérées vaines.

C’est donc dans ce contexte qu’une manifestation initialement organisée par l’UDPS en date du 07/05/2020 a été relayée par des enfants de la rue et des personnes sans aucune activité pour saccager les bureaux du commissariat de la police nationale congolaise de Kasumbalesa, plus ou
moins six femmes auraient été déshabillées et violées, des magasins ont été pillés et des véhicules saccagés. Une grenade avait été ravie à un policier puis remise aux éléments des FARDC.

En date du 08/05/2020 dans la matinée, les mêmes gens ont vainement tenté d’incendier la mairie de la Ville de Kasumbalesa pour protester contre la mesure de restriction de passage à la frontière. Le soir du même jour, un accrochage a été signalé entre les militants de l’UDPS et de l’UNAFEC, causant au passage d’autres dégâts matériels importants.

Pour JUSTICIA Asbl, la dégradation de la situation sécuritaire dans cette partie de la province du Haut-Katanga est consécutive à un manque de l’autorité de l’Etat car tous les services de sécurité se réservent de mettre la main sur les fauteurs des troubles qui sont identifiés comme membres de
l’UDPS.

JUSTICIA Asbl déplore également la monté des discours tribalistes à Kasumbalesa et prévient que si des mesures ne sont pas prises contre les instigateurs, des attaques sur fond des appels à la haine et incitations tribales pourraient bien se produire, en mettant en mal l’unité et la cohésion nationales.

Au regard de ce qui précède, JUSTICIA Asbl recommande :

 Au Gouvernement national de la RDC
– De restaurer de toute urgence l’autorité de l’Etat mise en mal par des représentants de l’UDPS soutenus par des inciviques dans la Ville frontalière de Kasumbalesa ;
– D’interpeller les Hauts responsables de l’UDPS sur leur responsabilité dans le comportement incivique de leurs membres devenus intouchables.

 Au Gouvernement provincial du Haut Katanga
– De veiller à l’harmonie entre les différentes communautés ethniques ou tribales vivant à Kasumbalesa et d’empêcher le développement des discours à caractère tribale ;
– D’exercer l’effectivité du pouvoir de l’Etat sur toute personne indistinctement de son appartenance politique ou tribale ;
– De lutter contre la fraude douanière à Kasumbalesa en y délogeant tous les services non autorisés à y être.
 Aux services de sécurité
– De rechercher activement les fauteurs des troubles, les arrêter et les déférer devant les instances judiciaires compétentes.

 Aux responsables des partis politiques UDPS et UNAFEC
– De veiller à l’encadrement civique de leurs militants ;
– De sanctionner toute personne qui se servirait de la qualité de de leurs partis, pour s’attaquer aux autorités étatiques ou s’octroyer des avantages indument ;

 A la société civile
– De s’investir dans la sensibilisation des communautés contre les discours et pratiques
séparatistes ou sur fond tribal.

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