Le cadre de concertation de la Société Civile du Haut-Katanga a organisée avec l’appui du Député National l’honorable Floribert Konzi Luvungu ce vendredi 21 février 2020 une journée de réflexion sur la gouvernance sécuritaire à Lubumbashi avec comme thème : “Haut-Katanga : Ascension de la criminalité, causes réelles et pistes de solution”. Une rencontre à laquelle ont pris part des plusieurs autorités politico-administratives, mais aussi policières et militaires de la Province.
Au cours de ce moment d’échanges et de partage sur la question de sécurité, la Société Civile du Haut-Katanga à travers sa thématique gouvernance sécuritaire a présentée son rapport alternatif sécuritaire pour l’année 2019. Dans ce rapport statistique présenté par Jeef Mbiya, membre du Réseau pour la Réforme du Secteur de la Sécurité et de la Justice dans la Province du Haut-Katanga, la société civile a enregistrée plus de 5074 cas d’insécurité en Province partant du vol simple au vol à l’aide d’une arme jusqu’à l’assassinat sur la période allant de janvier au 25 décembre 2019.
Sur ces 5074 cas on note 1715 cas de vol à l’aide d’une arme, 3359 cas de vol simple, 48 cas des braquages de stations services, banques et bureau d’échanges, 36 cas de vol avec viol, ainsi que 45 cas d’enlèvement et autres.
Septembre et mars, les mois les plus meurtriers
Les mois de septembre et mars ont été les plus meurtriers avec respectivement 15% et 14% des cas enregistrés. Le mois d’août suit avec 12% et celui de Novembre 10%. Kasumbalesa a été la ville commune la plus criminogène, soit 21% de cas, suivi de la commune Kampemba 18% de cas, la commune Annexes 15% et la commune Ruashi 12%. Les quartiers les plus criminogènes sont le quartier Sous Station à Kasumbalesa avec 153 cas, Kawama dans la commune Ruashi à Lubumbashi 110 ainsi que le quartier. Shindaika toujours à la Ruashi 95 cas. Cependant les zones les plus affectées ont été la ville de Lubumbashi avec les communes Annexes, Kampemba et Katuba la zone de Kasumbalesa, Likasi principalement les communes de Shituru, Kikula et Mpanda.
4262 ménages visités et plus de 97 personnes tuées
Plus de 4262 ménages ont été visités par des bandits à mains armées et plus de 97 personnes dont 52 à Lubumbashi ont perdues la vie suite aux actes de banditisme. 75% de ces actes ont été commis par personnes habillées en tenue de Police ou de Militaire, 20% par des civils et 5% par des enfants en conflit avec la loi. Ces malfrats parlaient généralement lingala, Tshiluba, ou parfois kiswahili et se déplaçaient avec des véhicules semblables à ceux de la PNC, souvent non immatriculés. Ces derniers opéraient généralement la nuit et quelques fois la journée soit avec armes à feu ou armes blanches pour les auteurs civils.
De 700 cas en 2016 à 5074 en 2019
Selon la société civile du Haut-Katanga à travers sa thématique Gouvernance Sécuritaire, ce nombre des cas a été obtenu en grande partie des cas minorés et des témoignages recueillis sur le terrain par 912 observateurs et 1450 informateurs occasionnels qui constitue le Système d’alerte précoce en matière de sécurité et des droits de l’homme de la Province.
Il faut noter que c’est depuis plus de 3 ans que l’insécurité connaît une ascension fulgurante dans le Haut-Katanga et toutes les mesures prises par les autorités de la Province pour l’endiguer n’ont pas abouti. De l’opération Kimia à la création du Centre de Coordination des Opérations, CCO et sa décentralisation au niveau des communes qui n’est pas encore jusqu’à ce jour totale en passant par l’opération Kibunu, l’insécurité maintien toujours son cap. En 2016 700 cas avaient été enregistrés par la même société civile, 291en 2017, 1715 en 2018 et aujourd’hui 5074 en cas en 2019. De quoi expliquer cette montée fulgurante.
Richard Muteta
