RDC: “En réclamant une augmentation de 2000$ des émoluments par député,Jeanine Mabunda provoque la population” (Tribune d’Erik Binga)

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La République Démocratique du Congo, l’un des pays les plus pauvres de la planète, classée dans la zone relégable dans le classement des pays les plus corrompus du monde, 147e pays sur 149 sur l’Indice de Développement Humain (IDH), pays où la population moyenne vivait déjà sous le seuil de pauvreté avant la pandémie de la Covid-19 (soit avec 1$/jour), aujourd’hui, elle vit avec une dette de 1$ par jour depuis le début du confinement.

Jusqu’à présent vous ne comprenez toujours rien ?

Nous sommes au mois de juin, soit 3 mois après le début du confinement à la congolaise, la population est vouée à elle-même, ravagée par l’inflation galopante due à la dépréciation vertigineuse de sa monnaie nationale (le franc congolais par rapport au dollar américain), les réserves stratégiques de la Banque Centrale du Congo sont dévalisées par le superviseur des travaux de 100 jours. C’est en ce moment-là qu’une dame fait parler d’elle: Jeanine Mabunda.

Mais qui est Jeanine Mabunda et que veut-elle?

Pendant que les congolais étaient concentrés sur le procès de 100 jours durant 5 séances d’audience en direct de la RTNC, la présidente de la chambre basse du parlement Jeanine Mabunda Lioko manigance et peaufine des stratégies afin de vouloir faire payer plus aux contribuables congolais des charges supplémentaires liées à leurs émoluments ( soit 2000$ de plus aux 500 députés) sans compter l’augmentation des charges liées aux frais de fonctionnement de cette chambre à l’ordre de 50%. Pour des inconscients, ce qui n’est vraiment pas du tout sérieux.

Pourquoi Mabunda et sa bande reclament-ils une augmentation au trésor public?

Plusieurs hypothèses peuvent justifier la motivation de cette dame à l’apparence compétente et beaucoup plus humaine.
Premièrement, c’est la série de prorogation de l’état d’urgence facilitée par elle au delà de la limite requise par la constitution;
Deuxièmement, le fait d’avoir reussi à faire sauter le sulfureux Kabund ( maître nageur) du bureau de cette chambre mais là ce n’est pas encore gagné car Kabund résiste.

Troisièmement,l’éléphaneusque cabinet du président de la République qui compte plus 240 agents supplémentaires depuis le début de l’année en cours.

Toutes ces raisons réunies, provoquent une sorte de mercantilisme dans leurs esprits cherchant dans quel mécanisme gonfler également leurs émoluments pour satisfaire leurs appétits honorables.

Grâce à une lettre du premier ministre au ministre du Budget pour demander l’examen de la requête de Mabunda qui a fuité sur les réseaux sociaux que l’opinion a eu vent de la mauvaise foi et sorcellerie de nos élus sensés défendre les intérêts du peuple dans l’hémicycle.

Dans cette lettre on peut lire:“Je porte à votre connaissance que j’ai été saisi par l’honorable présidente de  l’assemblée nationale, par sa lettre du 21 mai dont copie vous a été réservée, sollicitant du gouvernement ce qui suit, au regard de la conjoncture actuelle :1. Un complément de rémunération de CDF 1.900.000.000, soit  l’équivalent en franc Congolais de USD 2000 par mois par député national ; 2. Une révision à la hausse de 50% de l’enveloppe allouée au fonctionnement de l’administration de l’Assemblée nationale”, a écrit le chef du gouvernement congolais.

Sylvestre Ilunga attend un avis du ministre du Budget quant à cette demande qui lui permettra de réserver une suite à la demande de la speakere de la chambre basse du parlement.

Mais du côté de la population, c’est la grogne, c’est inadmissible, inacceptable, cette demande ne passera pas.

Pour conclure, nous rappelons à l’opinion que nos militaires touchent moins de 70$, les blessés de guerre touchent 30.000fc, les fonctionnaires moyens 100$.

Cette demande de l’Assemblée nationale intervient alors que la RDC est frappée par la pandémie du Coronavirus depuis le 10 mars. Cette crise sanitaire a induit une baisse des recettes publiques du gouvernement.

Rappelons qu’au 30 avril 2020, le trésor public a payé 48 291 657 818 FC (26,103 millions USD au taux de 1850 FC le dollar américain) pour les charges de l’Assemblée nationale sur des prévisions linéaires de 121 358 013 802 FC (65,598 millions USD), soit un taux d’exécution de 39,79%, selon les données fournies par la direction général des politiques et programmation budgétaire.

Erik Binga, analyste politique et économiste monétaire

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