RDC : Joël K. Mukena, l’architecte Congolais qui veut moderniser la gare de la ville de Likasi dans le Haut-Katanga (interview)

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Vivant en Lettonie, l’architecte congolais de 25 ans, Joël K. Mukena tient à moderniser les bâtiments datant de l’époque coloniale principalement ceux de sa ville natale, Likasi (2e ville de l’actuelle province du Haut-Katanga). Dans une interview exclusive accordée à la Rédaction de ALAUNERDC.COM, l’architecte Joël K. Mukena présente son projet et tient à l’accompagnement des autorités provinciales et nationales pour la modernisation des villes de la RDC.

1. Qui est Joël Kime Mukena Mukalay ?

Je suis né dans la ville coquette de Likasi, en septembre 1995, j’ai fais mes études primaires et secondaires à l’institut Tutazamie, où je suis sorti lauréat en biochimie aux examens d’État de l’année 2013. Juste après mes études secondaires, je me suis rendu en Ukraine pour mes études professionnelles en architecture. J’ai passé 4 ans en Ukraine dans l’université Nationale de Construction et Architecture de Kiev où j’ai fini en 2018 avec la mention distinction, et j’ai obtenu un diplôme d’honneur.

Juste après, je me suis rendu à Riga, en Lettonie pour suivre mon programme de Master, en architecture et design dans l’université de RISEBA où je passe mon dernier semestre sur place tout en passant mon stage dans une entreprise architecturale sur place.

2. Pourriez-vous nous parler brièvement de votre projet de modernisation de la ville de Likasi ?

La ville de Likasi, située au Sud-Est de la R. D. Congo, est connue pour avoir été fondée en 1917 principalement pour l’utilisation de ses infrastructures ferroviaires pour relier les zones industrielles autour de la ville. Le bâtiment existant de la gare, qui a été construit en 1954, et qui ne desservait essentiellement que la partie orientale de la ville (étant donné que la partie orientale de la ville était attachée à la périphérie de la ville existante à cette époque), devait être reconstruit en 20 ans après sa construction. Le nouveau projet conceptuel prend en considération la situation réelle dans la ville, avec deux entrées principales des deux côtés de la ville et répondant au besoin d’une demande croissante de trafic de passagers, offrant un niveau moderne de service aux passagers.

Le complexe de la gare se compose de deux volumes reliés par un hall d’une capacité de 700 personnes par heure. La fréquence du flux de passagers est estimée à 300 sur la partie ouest de la gare, tandis que sur la partie Est, 400 personnes. La fonctionnalité du bâtiment a été conçue de manière à ce qu’un passager, en entrant dans le bâtiment, reçoive une orientation visuelle dans l’espace du bâtiment. La séquence d’hébergement des locaux principaux pour les passagers est conforme au processus fonctionnel et technologique: obtenir des informations, organiser un voyage (achat d’un billet, remise des bagages, stockage des bagages et accès à la plate-forme ou à la zone de couverture). Les lobbies disposent d’un espace à double luminosité, qui répond aux exigences d’espace volumique par personne (jusqu’à 30 a3 / h) pour les panneaux d’information éclairés. Les guichets des tickets sont adjacents au hall.

La voie vers les plates-formes à travers le hall est équipé d’ascenseurs, qui offrent un mouvement confortable des passagers avec des bagages à main et des personnes handicapées. Les quais sont équipés d’abris qui protègent des influences climatiques diverses (soleil, pluie, vent) La partie administrative du service (à l’exception de celles directement liées à l’entretien des voies) est située en dehors des zones d’arrivée et de départ des passagers, au deuxième étage de la gare ouest).

Le bâtiment de la gare a un plan symétrique au rez-de-chaussée et une disposition identique des pièces par rapport à l’axe de symétrie. La symétrie donne la perception d’exhaustivité, de stabilité et de régularité. Le bâtiment est proportionnel, car il est conçu sur le respect de certaines proportions à la fois du volume extérieur et de l’espace intérieur. L’expression artistique du travail de construction et de matériaux, la tectonique, s’exprime à travers l’utilisation de petites structures préfabriquées. La composition volumétrique-spatiale est due au schéma fonctionnel et technologique de la gare. Les murs de façade sont pourvus de murs rideaux pour une protection verticale contre les rayons du soleil, en particulier dans la partie ouest du bâtiment. Les matériaux utilisés pour la construction sont locaux. Les couleurs des systèmes de façade utilisées sur les bases du gamma froid. Conformément à l’exigence d’efficacité énergétique, des batteries solaires sont installées au-dessus de l’atrium et sur le toit du bâtiment.

Maquette de l’architecture de la gare de Likasi

3. Aviez une estimation en chiffre du montant que peut coûter ce projet et le temps que devront mettre les travaux ?

Une estimation préliminaire, avec la considération du travail de construction et sans tenir compte du coût de démolition du bâtiment existant peut être évaluée à 50 934 000 $. Le projet porte sur un territoire de 5650 mètres carrés du bâtiment et ses niveaux et le tout de 39180 mètres carrés du territoire entier.

La partie design et ingénierie, portant 3.5 % du coût totale ; s’élève à 1 782 690 $. A noter que cette estimation est faite avec étude détaillée sur le coût de matériaux et la main d’œuvre ou le moyen de livraison de matériaux, se basant sur la similarité du coût d’exécution de projet de gare à telle échelle dans d’autres parties du monde. Une estimation plus détaillée et précise avec marge de 1 à 3% pourra être proposée dans la suite du processus.

4. Pourquoi le choix de Likasi ?

Likasi est ma ville natale, elle m’a vu aussi bien naître que atteindre mes 17 ans. L’emprunt que cette ville a est aussi profond que le temps que cela a pris pour moi d’atteindre mes 17 ans, des expériences inoubliables demeurent encore bien frais sur mon temps passé dans cette ville.

Le choix de Likasi fut naturel pour moi mais le Congo gagne toujours quand c’est dans une telle ou telle autre ville et les gares nous en avons dans d’autres grandes villes et je suis entièrement disposé à travailler sur leurs modernisation ou reconstructions, bien sûr en tenant compte que sans raille, les gares n’ont pas de services pour lesquels elles sont destinées.

Rédaction

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