RDC : Le Coronavirus sera vaincu, mais il n’est pas la seule maladie qui tue l’homme (Tribune du député Numbi)

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Aujourd’hui plus jamais la situation sanitaire révèle à la conscience collective de l’humanité entière son importance.
La Covid-19 aura été ce malheur planétaire qui a servi ou a forcé les indifférents de comprendre la nécessité de placer la santé au premier plan des priorités de tous les gouvernements des pays du monde entier.

La première guerre mondiale comme la seconde ou touts autres génocides n’auront paralysé le monde comme la pandémie à Coronavirus; tous les secteurs de la vie des peuples sont aujourd’hui paralysés.

Ainsi, les personnels soignants dans toutes leurs catégories sont, nous y avons cru voire forcés de le comprendre, qu’ils sont les soldats plus vaillants qui s’exposent ainsi que leurs familles et proches à la mort certaine dont le tueur invisible (Covid-19) qui attaque et ravage tout celui qui respire en totale défiance des considérations socio économique, politique, de puissances.

Cette leçon doit être comprise comme telle. En RDC notre pays, les personnels soignants en particulier les infirmiers figurent parmi les sous payés et la plus part impayés et les médecins quant eux, 1/10 touche la prime de risque de misère.

Et n’oublions pas par ailleurs de noter qu’ils travaillent pour la plus part dans des conditions plus poroses telles que, eux mêmes comme les patients ou malades qu’ils prennent en charge sont sans distinction exposés que protégés.

L’heure a sonné de comprendre et surtout de doter à la santé surtout son personnel sa lettre de noblesse. Aujourd’hui, même le militaires armés jusqu’aux dents dans un terrain conquis se cache contre un envahisseur invisible et les médecins et infirmiers sont, en dépit de leurs serments, les seuls qui se sacrifient et vont à l’offensive.

Donc, le secteur de la santé est finalement, l’avons nous compris tardivement, plus important que certains autres secteurs de la vie nationale plus donc que la souveraineté. La vie reste sacrée dit-on, le reconnaître est une chose, mais donner aux secteurs qui protègent cette vie en les mettant en leurs bonnes places est plus que fondamentale.

L’état inerte dans lequel se trouve l’ensemble d’activités de la vie nationale et internationale aujourd’hui interpelle chacun et tous.

De ce qui précède, J’interpelle le gouvernement de la République, considérant que toute chose restant égale par ailleurs, à préconiser sans attermoiement la prise en charge totale des personnels soignants avec un traitement digne. A juste titre, je salue à cet effet, la conscience et l’engagement du président de la République Fatshi et des institutions à tous les niveaux dans la riposte contre la Covid-19.

Certes, le coronavirus sera vaincu, mais elle n’est pas la seule maladie qui tue l’homme; elle a effectivement mis une puce à l’oreille de tous et balise vraisemblablement l’interpellation collective sur la vraie valeur et place de la santé et de ses acteurs dans notre vécu. Je suis convaincu que je toque à une porte à moitié ouverte, parce qu’il n’y pas longtemps que le président de la République a convoqué la conférence internationale de Kinshasa sur la couverture sanitaire universelle en RDC du 14 au 15 février à laquelle j’ai personnellement pris part.

L’idée centrale était de faciliter l’accès de tous aux soins de santé. L’objectif dans cette perspective est que cet accès aux soins puisse effectivement être réellement un des droits constitutionnellement reconnus au citoyen congolais voire même à toutes les populations se trouvant sur le sol congolais plutôt que d’être un privilège comme c’est encore le cas aujourd’hui.

Comme dans le secteur de l’éducation nationale s’agissant particulièrement des écoles maternelles, primaires et secondaires, la prise en charge de l’ensemble du personnel soignant relevant du secteur public doit être inscrit en lettre d’or du gouvernement voire même les subventions de l’Etat aux secteurs privés de ce secteur vital qu’est la santé. Puisque dans l’existence d’un État, il n’y a ni la sécurité, ni l’éducation, ni des élections… pour une population atteinte des maladies.

Le droit à la santé est donc le premier droit élémentaire et fondamental pour un citoyen.

Par ailleurs, l’état d’urgence sanitaire proclamé par le président de la République n’aurait son sens si, on se contente uniquement à éradiquer totalement la pandémie à Coronavirus en laissant les acteurs originels de la riposte dans la précarité qui le caractérisent jusqu’à ce jour.

C’est pourquoi, je recommande ardemment la gestion saine et transparente de toutes les ressources financières, dons, aides… offerts au gouvernement de la République à travers le comité de riposte mis en place par chef de l’Etat, de telle sorte que, si les fonds excédentaires il n’y en aura, que ceux ci soient orientés vers la prise en charge du corp médical.

Le président de la République doit être cette fois ci plus vigilant pour éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets ; allusion faite à la gestion du programme de 100 jours dans lequel, ce sont plus ses proches qui se sont taillés la part du lion. Car il faut le rappeler, non seulement les fonds alloués à l’exécution des travaux du programme de 100 jours ont été détournés par les prédateurs financiers de Kinshasa, mais aussi ce programme que je qualifie de discriminatoire en l’endroit de certaines provinces dont celle de Lomami est la première, la mémoire reste fraîche quant au souvenir macabre que notre province retiendra de ce programme de 100 jours.

En effet, la province de Lomami , comptait plus 20 projets d’investissement repris au budget du pouvoir central exercice 2019, mais hélas aucun n’a été exécuté et cela au profit d’autres projets sans ligne budgétaire en 2019. Parallèlement, les grandes agglomérations ( villes de Kabinda et Mwene-ditu ainsi les territoires de Lubao et Luilu…) de la province de Lomami sont constamment et dangereusement menacées par les ravins.

Disons que, si la population kinoise assiste à la construction interminable des sauts de moutons, maisons préfabriquées… c’est à dire largement au delà de 100 jours, celle de ma province entend seulement parler du programme de 100 jours; alors que ce programme a littéralement remplacé le budget 2019 on ne sait au nom de quelle logique de gestion publique.

Plus grave encore, même le frais d’investissement jadis alloués à la province, sont eux aussi, jetés dans les oubliettes. Le revirement de la gestion publique a rompu avec le principe connu de gouvernance et a pu avoir un impact totalement négatif dans la vie de l’Etat au point que même les dépenses dites contraignantes ( fonctionnements et rémunérations) envers particulièrement les provinces sont presque sans suite.

A quoi aura servi un budget non exécuté ou un programme dont la vocation a été la prédation financière des caciques?

Ainsi me semble t-il indiquer , de féliciter et encourager la montée en puissance et dignité de la justice congolaise dans la traque de ces détourneurs véreux qui volent tout dans leur passage voire le bien être social du peuple. Elle a donc notre soutien.

Dans cette série de détournement, il me revient d’attirer l’attention de la justice sur le soupçon, un de plus, des détournements des fonds de 520 000$ de dollars qui auraient été versés à l’Office des Routes pour la suppression des points chauds sur la Route Nationale numéro 2, tronçon Kabinda Kabonde vers Mbuji-Mayi.

Alors que seuls 156 000 USD ont été reçus par la direction provinciale de l’Office des Routes.

En plus, 230 millions de francs congolais ont été décaissés par le trésor public en faveur de ce même établissement en janvier 2019, mais aucune réalisation. Ne dit t-on pas le malheur n’arrive jamais seul. La province de Lomami vit cette triste réalité.

C’est pourquoi, j’entends saisir le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi sur ces inquiétudes à travers une lettre ouverte.

Clovis Numbi Wa Numbi, chef des travaux et vice- président de l’assemblée provinciale de Lomami.

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